Si le statut d’indépendant séduit par sa flexibilité de nombreux français, il est aussi tributaire de changements et de réformes. Ces derniers le rendront-ils moins séduisants, pour les personnes qui souhaitent franchir le pas de la création d’entreprise ? Point sur les changements attendus en 2020.

Adieu le RSI, vive la sécurité sociale :

Les indépendants, à leur inscription, devaient se rapprocher du Régime Social des Indépendants. Cette plateforme instaurée en 2006 devenait alors leur interlocuteur privilégié pour tout ce qui avait trait aux questions de santé, de remboursement de soins. Mais cet organisme n’avait pas forcément bonne presse auprès des artisans, commerçants et autres professions libérales qui pointaient du doigt la lenteur de prise en charge des dossiers mais aussi des erreurs fréquentes lors du calcul des cotisations.

Afin d’agir au mieux, le gouvernement a décidé d’ouvrir un guichet au sein du régime général, destiné à accueillir les indépendants. Aucune démarche n’est à effectuer, le transfert de tous les dossiers se fera à partir de courant janvier 2020. Il sera pourtant nécessaire, quelques jours après le transfert du dossier vers le nouvel organisme de traitement, de mettre sa carte vitale à jour.

Retraites : où s’adresser en 2020 quand on est indépendant ?

Les professions libérales ne sont pas impactées par ce changement et conservent leur caisse de retraire actuelle.

Pour les autres, il faudra, en cas de question, se rendre à l’Assurance Retraite et Maladie comme le font actuellement les salariés. Cette mesure vise à simplifier les démarches. L’ouverture d’un compte Ameli, mais aussi demander des attestations ; ce qui pouvait être difficile auparavant, sont les points forts à souligner de ce changement. Les professionnels du RSI intégrant les équipes de l’assurance retraite, ils seront à même de conseiller au mieux les travailleurs indépendants.

Augmentation des cotisations sociales :

Avec une hausse de 17% des créations d’entreprises, la France pourrait mettre en avant la volonté d’entreprendre de ses habitants. La possibilité de bénéficier de la mesure ACRE et les démarches simplifiées du statut d’autoentrepreneur ont été des « impulseurs » massifs.

Les demandeurs d’emploi qui avaient pu bénéficier de l’exonération ACRE pour créer leur entreprise ne vont pas être à la fête, en 2020. La micro entreprise (anciennement auto entreprise) a connu un tel succès qu’elle a été vue comme une rivale pour les travailleurs indépendants au réel.

Les charges sociales vont donc être revues à la hausse dès le 1er janvier 2020, dans un souci d’égalité. Concrètement, après une année blanche, l’exonération serait réduite à 25% lors de la deuxième année de création, pour descendre à 10% la 3ème année. On parle même en 2022, de la disparition de la première année blanche pour payer les cotisations à hauteur de 50%… Ce que beaucoup considère comme une réforme punitive est encore en pourparlers, face aux mouvements de panique que cela a pu générer chez les concernés.

Sécurité sociale, l’exonération Acre revue à la baisse, les choses changent dans l’univers des indépendants français. Tous ces changements ne vont pourtant pas favoriser leur essor, s’ils devenaient concrètement effectifs en 2020. Pour rappel, il faut compter 5 ans pour qu’une entreprise soit considérée comme pérenne.